NewAstv, plus qu'un médium, un compagnon
New AsTV: Une bonne communication grâce au professionnalisme d'une équipe
New AsTV: Vous y êtes, ne naviguez plus
New AsTV pour mieux communiquer en diplomatie
New AsTV: Savourez votre plaisir à communiquer
New AsTV: Ne vous en laissez pas compter
New AsTV: Vous êtes au cœur de l'événement
New AsTV, et la coopération bilatérale devient facteur de développement des peuples
New AsTV: Notre concept, la communication en partage
New AsTV: Partenaire au développement culturel africain

Esclavage : le borderline de la Mauritanie


Esclavage : le borderline de la Mauritanie
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz refuse l'idée que l'esclavage soit encore une réalité dans son pays. | PHOTO: GEOFFROY VAN DER HASSELT/AFP
REPORTAGE. La société mauritanienne navigue en eaux troubles quant à la question de l'esclavage. Et l'onde de choc des récentes images de CNN en Libye a remis une lumière crue sur une réalité scandaleusement mise sous le boisseau.
 
L'image de vente aux enchères de subsahariens a provoqué un immense émoi. En Mauritanie, elle en a interpellé plus d'un, car le pays est régulièrement cité par les pays où l'esclavage est toujours présent. Si l'Union africaine s'est engagée à faire face à cette situation qui a relancé un débat vieux comme le monde sur la subsistance de l'esclavage, sous diverses formes, dans certains États, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, n'est pas resté silencieux. 
 
Une situation de discrimination qui interroge
 
La Mauritanie, société multiculturelle où le pouvoir économique et politique est détenu par les Maures blancs minoritaires, est donc régulièrement citée parmi les pays qui se livrent encore à cette pratique d'un autre âge, même si officiellement elle a été abolie. Pour de nombreux observateurs, les Haratines, descendants d'esclaves et en partie métissés, continueraient à souffrir de discriminations dans cette République islamique solidement ancrée dans les traditions.
 
Mohamed Ould Abdel Aziz estime toutefois qu'il serait excessif et mal à propos de parler de l'esclavage dans son pays. L'ancien putschiste, qui s'est fait élire à la régulière en 2009, avant de remporter une seconde élection présidentielle en 2014, sur fond de contestation, balaie d'un revers de main toutes les accusations portées par des organisations de défense des droits de l'homme et des organismes onusiens contre la Mauritanie qui est à cheval entre le Maghreb et l'Afrique subsaharienne. « L'esclavage a complètement disparu », explique-t-il. « Les gens qui veulent réactiver l'esclavage sont des gens qui étaient au pouvoir et collaboraient avec les administrations. Comment se fait-il qu'ils ne commencent à parler de l'esclavage qu'il y a deux ans ? Il n'y a pas de raison qu'on parle de l'esclavage en Mauritanie parce qu'il n'existe plus ».
 
Une réalité niée et des accusations contre le colonialisme
 
Mohamed Ould Abdel Aziz pointe du doigt Biram Dah Abeid, qui, à la tête de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste, incarne la lutte contre l'esclavage en Mauritanie et n'hésite pas à fustiger ce fléau qui, selon lui, ne s'est pas encore éteint dans cette Mauritanie qui vivrait dans le déni. « Il (Biram Dah Abeid) est bien écouté à l'extérieur. Il cherche à faire du sensationnel. Revenez en arrière… En 2005, on ne parlait pas de l'esclavage. A-t-on commencé à vendre des esclaves, à les torturer ? En Mauritanie, a-t-on pris des gens pour aller les vendre au marché ? Qui est prêt à subir cela ? », demande, la mine renfrognée, le président mauritanien qui concède tout de même l'existence des « séquelles » dans son pays, tout en attribuant l'origine au « colonialisme ». « Les séquelles, ce sont des gens dont les grands-parents étaient esclaves. Effectivement, ils n'ont pas eu à aller à l'école. Ils ne sont pas connectés à la vie. C'est ça le problème. Ils travaillent comme domestiques. Ce sont des séquelles… Et cela se répercute sur leurs enfants. C'est visible un peu partout, dans le monde », tempère le chef de l'État mauritanien.
 
Comment le président Abdel Aziz explique la dérive libyenne…
 
Mohamed Ould Abdel Aziz impute, par ailleurs, la responsabilité de l'effondrement de la Libye à l'intervention militaire qui a conduit à la mort du colonel Kadhafi en 2011. Le territoire libyen est devenu à la fois un terrain de jeu d'une myriade de milices qui se livrent une guerre sans merci et un point de passage de plusieurs milliers de migrants – des jeunes pour la plupart. Ces jeunes qui, au péril de leur vie, tentent de gagner les côtes européennes pour réaliser un rêve qu'ils jugent inaccessible chez eux, se voient parfois contraints de transiter par ce pays, devenu, par la force des choses, le maillon faible de la région où des passeurs sans scrupules font de « belles affaires » en leur faisant miroiter l'espoir d'un avenir radieux de l'autre côté de la Méditerranée. Mais pour beaucoup, le rêve s'arrête net quelque part en mer, après le chavirement de l'embarcation de fortune surchargée qui les transporte. Ces drames récurrents suscitent un concert d'indignation et parfois une poignée de unes de la presse. Sans plus. Pour autant, cela ne suffit pas à décourager les nombreux candidats à l'exil et les tribulations des Africains en Libye se poursuivent inexorablement. « C'est vrai que Mouammar Kadhafi était un dictateur. Mais la Libye est actuellement dans un état catastrophique… La faute à qui ? À l'Occident. S'ils reçoivent des milliers de migrants, c'est à cause des bombardements qu'ils ont faits », affirme Mohamed Ould Abdel Aziz.
 
… qui a conduit à cette situation catastrophique du point de vue humain
 
Le numéro un mauritanien déplore le fait que « l'assassinat » d'un « chef d'État étranger » ait conduit à cette situation anarchique et créé le terreau sur lequel prospèrent des bandits et des trafiquants de toutes sortes qui s'enrichissent dans ce climat délétère entretenu à dessein par ceux qui en profitent au maximum. La Mauritanie n'est pas le seul État africain à s'être ouvertement exprimée sur le chaos libyen. D'autres pays africains, gênés aux entournures, s'emploient à rapatrier leurs ressortissants. Des avions ont ainsi été affrétés, notamment par la Côte d'Ivoire et le Sénégal, pour ramener des migrants chez eux. De son côté, l'Union africaine s'est engagée à rapatrier quelque 3 800 migrants coincés dans l'enfer libyen. Un chiffre que des analystes n'hésitent pas à qualifier de « goutte d'eau », d'autant plus que le nombre de migrants subsahariens en Libye se situerait, selon les sources, entre 400 000 et 700 000.
 
La faute au manque de perspectives des jeunes
 
Le récent sommet Union africaine-Union européenne consacré à la jeunesse s'est penché, à Abidjan, sur les questions migratoires qui déstabilisent des régions entières. Mis à part quelques pays d'Afrique de l'Ouest ayant une vieille tradition d'émigration, ailleurs sur le continent, les dirigeants politiques tardent à mener une profonde réflexion sur des politiques de long terme, pouvant résorber le chômage qui frappe de plein fouet nombre de diplômés d'université. La question du manque de perspectives des jeunes est rarement inscrite au cœur de l'action des gouvernements, alors qu'elle semble être la première cause des vagues de départs.
 
Prise de conscience 
 
Malgré tout, une prise de conscience semble gagner du terrain sur les réseaux sociaux où le débat sur la création d'un contexte plus favorable à la fixation des jeunes sur place a été relancé. Comment faire pour retenir ces jeunes qui se croient obligés de s'exiler pour avoir accès aux choses qu'ils ne seraient pas en mesure de trouver localement ?
Les dirigeants africains, d'ordinaire si discrets et apathiques face aux grandes crises auxquelles l'Afrique fait face, ont promis de prendre à bras-le-corps la question migratoire ? Reste que pour l'heure, ce sont des mots. Les mesures efficaces de lutte contre le phénomène se font attendre.

 Commentaires

LIRE AUSSI...

« Au Tchad, le discours sécuritaire réduit au silence toute voix dissidente »

« Au Tchad, le discours sécuritaire réduit au silence toute voix dissidente »
Ven 03 Mai 2019 | Source : lemonde.fr ... | dans Autres Actus

Selon Amnesty International, le droit de manifester fait l’objet d’une interdiction totale et systématique au pays d’Idriss Déby.   Tribune. Les Tchadiens arrêtés jeudi 25 avril lors d’une manifestation interdite contre la vie chère... Lire la suite >

Bénin - législatives : « Le chef de l'État en ressortira forcément affaibli »

Bénin - législatives : « Le chef de l'État en ressortira forcément affaibli »
Dim 28 Avr 2019 | Source : afrique.lepoint.fr ... | dans Autres Actus

DÉCRYPTAGE. Que se passe-t-il donc au Bénin qui justifie l'absence de l'opposition aux élections législatives de ce dimanche 28 avril  ? Éléments de réponse avec Mathias Hounkpe, de l'Open Society Initiative for West Africa.   Le... Lire la suite >

Le cauchemar de l'inflation hante

Le cauchemar de l'inflation hante
Lun 22 Avr 2019 | Source : slateafrique.com ... | dans Economie

Le cauchemar de l'inflation est de retour au Zimbabwe. Malgré la suppression de la parité fixe entre la pseudo-monnaie locale et le dollar américain, les prix n'en finissent plus de grimper, réduisant à néant les promesses de sortie de crise du gouvernement.   Dans... Lire la suite >

L'ex-président de la Cour suprême du Nigeria fait appel de sa condamnation

L'ex-président de la Cour suprême du Nigeria fait appel de sa condamnation
Lun 22 Avr 2019 | Source : slateafrique.com ... | dans Autres Actus

L'ancien président de la Cour suprême du Nigeria a fait appel de sa condamnation à dix ans de suspension de toute fonction publique pour corruption, ont déclaré vendredi ses avocats.   Walter Onnoghen, qui était le plus haut magistrat du pays,... Lire la suite >

Libye: la communauté internationale divisée, des roquettes sur la capitale

Libye: la communauté internationale divisée, des roquettes sur la capitale
Jeu 18 Avr 2019 | Source : slateafrique.com ... | dans Autres Actus

La communauté internationale reste mercredi divisée sur l'offensive lancée par le maréchal Khalifa Haftar sur Tripoli, capitale libyenne et siège du gouvernement d'union (GNA) ciblée mardi soir par des tirs de roquettes qui ont fait six nouveaux morts.   Soumis... Lire la suite >

« Le massacre d’Ogossagou est la conséquence de la perte de contrôle de l’Etat malien sur les milices »

« Le massacre d’Ogossagou est la conséquence de la perte de contrôle de l’Etat malien sur les milices »
Jeu 18 Avr 2019 | Source : lemonde.fr ... | dans Autres Actus

L’universitaire Youssouf T. Sangaré analyse la situation sécuritaire du Mali et la montée en puissance d’un islam politique.   Tribune. Le 23 mars, plus de 160 habitants du village d’Ogossagou, essentiellement des Peuls, furent massacrés.... Lire la suite >

Le Nigeria, principale porte d’entrée de faux médicaments sur le continent

Le Nigeria, principale porte d’entrée de faux médicaments sur le continent
Jeu 11 Avr 2019 | Source : lemonde.fr ... | dans Société

« CARNET DE SANTÉ ». En Afrique, ce commerce illicite serait à l’origine de plus 100 000 décès par an, selon l’Organisation mondiale de la santé.   La nuit tombe sur Lagos. C’est l’heure où l’Obalende... Lire la suite >

Libye : derrière la bataille de Tripoli, des influences étrangères ?

Libye : derrière la bataille de Tripoli, des influences étrangères ?
Jeu 11 Avr 2019 | Source : afrique.lepoint.fr ... | dans Autres Actus

Alors que l'offensive du maréchal Haftar vers Tripoli se poursuit, plusieurs acteurs de la communauté internationale continuent à avancer leurs pions. Par Patrick Forestier   Le maréchal Khalifa Haftar pourra-t-il gagner la bataille de Tripoli ? Ou bien... Lire la suite >

Les Maliens en colère

Les Maliens en colère
Lun 08 Avr 2019 | Source : afrique.lepoint.fr ... | dans Autres Actus

REPORTAGE. Après les habitants du cercle de Bandiagara, plus de 10 000 personnes ont manifesté vendredi leur colère contre « l'effondrement de l'État ».   Ils étaient des milliers, femmes, hommes, enfants, vieillards, des Maliens... Lire la suite >

Guinée : l’opposition coalisée contre un troisième mandat du président Alpha Condé

Guinée : l’opposition coalisée contre un troisième mandat du président Alpha Condé
Lun 08 Avr 2019 | Source : lemonde.fr ... | dans Politique

Le chef de l’Etat, dont le deuxième quinquennat s’achève en 2020, a souvent contesté la pertinence de la limitation du nombre de mandats sur le continent.   Les principaux partis d’opposition de Guinée, des associations de la société... Lire la suite >

Des hôpitaux nigérians emprisonnent les femmes incapables de payer leurs frais de maternité

Des hôpitaux nigérians emprisonnent les femmes incapables de payer leurs frais de maternité
Jeu 04 Avr 2019 | Source : slateafrique.com ... | dans Société

On estime que chaque année, plusieurs milliers de personnes sont ainsi détenues au Nigeria.   En décembre 2014, Folake Oduyoye est morte à l'hôpital universitaire de Lagos, la plus grande ville du Nigeria. Hospitalisée en août pour accoucher... Lire la suite >

Le cas de M. Atangana, détenu pendant dix-sept ans au Cameroun, inspire les députés français

Le cas de M. Atangana, détenu pendant dix-sept ans au Cameroun, inspire les députés français
Jeu 04 Avr 2019 | Source : lemonde.fr ... | dans Autres Actus

Une réunion s’est tenue à l’Assemblée pour réfléchir aux moyens d’offrir une meilleure protection aux Français emprisonnés à l’étranger.   C’est le début d’une revanche sur l’histoire... Lire la suite >

« Faire la paix au Mali : les limites de l’acharnement contre-terroriste »

« Faire la paix au Mali : les limites de l’acharnement contre-terroriste »
Sam 30 Mar 2019 | Source : lemonde.fr ... | dans Autres Actus

« Le Monde Afrique » a décidé de publier l’un des articles de la revue « Afrique contemporaine » consacrée au Mali qui ne verra pas le jour. La publication du dossier a été suspendue par l’AFD, son organisme de tutelle.   Sur... Lire la suite >

Algérie : les clés pour comprendre l'intervention du patron de l'armée

Algérie : les clés pour comprendre l'intervention du patron de l'armée
Sam 30 Mar 2019 | Source : afrique.lepoint.fr ... | dans Autres Actus

DÉCRYPTAGE. Tout ce qu'il faut saisir du sens de l'appel par le général Gaïd Salah de l'application de l'article 102 de la Constitution, qui prévoit « l'empêchement » du chef de l'État pour « cause de maladie ... Lire la suite >

L’opposition togolaise affaiblie par ses querelles internes

L’opposition togolaise affaiblie par ses querelles internes
Mar 26 Mar 2019 | Source : lemonde.fr ... | dans Autres Actus

Après le boycottage des législatives de décembre 2018, sept des quatorze partis de la coalition ont claqué la porte, dont plusieurs poids lourds politiques.   « Nous avons marché durant des mois sous un soleil chaud et parfois sous la pluie, espérant... Lire la suite >

Mali : les écoliers, ces autres victimes de la guerre

Mali : les écoliers, ces autres victimes de la guerre
Mar 26 Mar 2019 | Source : FRED DUFOUR / AFP ... | dans Société

À cause de la situation qui prévaut actuellement au Mali, près de mille écoles sont fermées. De quoi impacter gravement l'éducation de nombreux enfants.   L'engrenage de ce qui ressemble désormais à une guerre civile a coûté... Lire la suite >

Vidéo à ne pas rater

Election au PDCI-RDA/ L?appel de Dimbokro
Ven 22 Déc 2023 | dans: Objectif Développement

Nos Partenaires

NOUS SUIVRE

Qui Sommes-Nous?

New AsTV Le développement par la coopération   Servir de canal numérique au développement de l'Afrique par la coopération. Telle est la vision de New AsTV. De fait, nous nous sommes laissés guider par les relations que l'Afrique...

Lire plus

Contacts

Newsletter

FLASH INFOS