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Corruption : le Nigeria à la croisée des chemins


Corruption : le Nigeria à la croisée des chemins
Un motocycliste près d'un panneau anticorruption à Kano, Nigeria, le 19 janvier 2016. | PHOTO: Akintunde Akinleye / Reuters
REVUE DE PRESSE. Attaquer la corruption de l'administration était l'une des promesses majeures du président Buhari. Qu'en est-il aujourd'hui ?
 
Faire pression sur un gouvernement, de la part d'une ONG, est une stratégie ordinaire. Mais menacer de porter plainte contre l'État s'il n'annule pas une décision, voilà qui est bien moins attendu ! Ce coup audacieux vient d'être joué par une coalition d'organisations anticorruption nigérianes. Jugeant trop floues les conditions d'attribution d'un marché pétrolier à l'italien ENI, elles ont donné lundi 5 juin un ultimatum de 48 heures au gouvernement central d'Abuja pour rompre l'accord. Et de prévenir que, parallèlement à l'action en justice, elles envisageaient de « mobiliser les Nigérians dans la rue ». La scène est relatée par le quotidien de LagosThis Day.
 
Les faits : début mai, le géant pétrolier ENI et sa filiale nigériane Agip Oil Company se sont vu octroyer un projet de réhabilitation de la raffinerie de Port-Harcourt, dans le sud-est du pays. Quelques jours plus tard, un sénateur introduit à la chambre haute du Parlement une motion sur le manque de transparence ayant entouré ce marché auquel s'est aussi greffée la firme nigériane Oando. Le 30 mai, l'accord avec ces compagnies a été suspendu par le Sénat qui a diligenté une enquête.
 
La crainte de tomber dans « des abysses de corruption »
 
La vigilance apparente des législateurs n'a cependant pas suffi à rassurer les militants anticorruption qui ont donc décidé de monter au créneau la semaine suivante. « Si rien n'est fait, ce gouvernement est prêt à tomber dans les mêmes abysses de corruption dans le secteur pétrolier, que ceux qui ont amené des responsables ou des proches de l'ancien gouvernement devant les tribunaux », alertait ainsi le responsable du Centre anticorruption et pour un leadership ouvert, l'une des 20 organisations de la coalition, cité par This Day.
 
Cette défiance s'est aussi exprimée à l'égard du Sénat, qui pourrait « chercher à se positionner dans ce marché », selon ces activistes. À leurs yeux, l'enquête du Sénat n'a d'ailleurs pas lieu d'être puisqu'« il n'y a rien à examiner ». L'accord conclu avec ENI, martèlent-ils, est purement « illégal » : il n'y aurait tout bonnement pas eu d'appel d'offres pour réhabiliter la raffinerie de Port-Harcourt.
 
Ce vendredi 9 juin, quatre jours après l'ultimatum lancé par la coalition, le secrétaire d'État nigérian au Pétrole Emmanuel Ibe Kachikwu a annoncé qu'un processus d'appel d'offres transparent serait organisé, et que « ni Oando ni Agip ne se sont vu confier la maintenance et le fonctionnement de raffineries nigérianes », rapporte le journal en ligne nigérian The Premium Times.
 
Le gouvernement a-t-il cédé à la pression des activistes ? Pour le moins, cet épisode montre que les suspicions de corruption passent mal dans le contexte politique actuel. Il intervient aussi deux ans après l'élection de Muhammadu Buhari (le 29 mai 2015), à un moment où les médias dressent le bilan à mi-parcours de la nouvelle administration.
 
La lutte contre la corruption, pilier de l'administration Buhari
 
Le président Buhari est particulièrement attendu sur les retombées de sa « guerre anticorruption ». L'ancien général, fort de sa réputation d'homme incorruptible et rigoureux, en avait fait une promesse de campagne, puis un « pilier de son administration ». Avant lui, rappelle le journal nigérian The Daily Trust, le régime de Goodluck Jonathan avait « élevé la corruption au Nigeria à des niveaux historiques », et Muhammadu Buhari a été perçu par des millions de Nigérians comme « le messie anticorruption ». Véritable atout politique, ce combat annoncé contre la corruption est donc devenu un symbole de l'action engagée par le gouvernement, et est scruté de près à l'heure du bilan de mi-mandat.
 
À l'occasion du deuxième anniversaire de l'investiture du président Buhari, c'est d'abord son absence qui a marqué les esprits. Affaibli par des problèmes de santé depuis plusieurs mois, Muhammadu Buhari a laissé au président par intérim Yemi Osinbajo le soin de défendre le bilan de la nouvelle administration. Lequel a assuré lors d'une interview sur la télévision publique que la restauration des deniers publics restait l'une des priorités du gouvernement, et qu'une partie des milliards de milliards de nairas détournés par leurs prédécesseurs avaient pu être réaffectés vers la construction d'infrastructures ou l'équipement militaire.
 
Des fonds publics rapatriés et des arrestations de responsables politiques
 
Lorsque la nouvelle administration est arrivée aux affaires en 2015, rappelait aussi ce 8 juin le ministre de l'Information et de la Communication Alhaji Lai Mohammed : « La corruption était alarmante : 55 personnes avaient volé 1 350 milliards de nairas (3,75 milliards d'euros) en 7 ans. » En mars 2016, les autorités avaient notamment fait rapatrier de Dubaï quelque 200 millions de dollars détournés par 13 anciens gouverneurs et ministres.
 
Mais la réalisation la plus emblématique, et surtout la plus visible, du chantier entrepris par Buhari contre la corruption endémique, repose sur le rôle de la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC), une agence créée en 2003. « L'agence anticorruption a pris de l'ampleur et a procédé à des arrestations massives d'anciens responsables politiques soupçonnés d'avoir détourné des fonds publics. L'un des cas les plus célèbres est celui du colonel Sambo Dasuki, l'ancien conseiller national en sécurité de l'ancien président Goodluck Jonathan. Son bureau a détourné les 2,1 milliards de dollars votés pour l'achat d'armes destinées à la lutte contre l'insurrection de Boko Haram dans le Nord-Est », note The Vanguard. De voir d'anciens ministres, gouverneurs, directeurs d'agences fédérales ou des sommités politiques être aujourd'hui accusées d'avoir pillé les caisses publiques est à mettre au crédit de Buhari selon le quotidien nigérian.
 
« Ce qui a vraiment changé (ces deux dernières années), c'est qu'on est passé de l'impunité au fait de rendre des comptes, et d'une représentation de la corruption glamourisée à une prise de conscience de la corruption, qui est mal vue par la population aujourd'hui », estime encore le ministre de la Communication Lai Mohammed dans les colonnes du Vanguard.
 
Blocages judiciaires
 
Des puissants qui rendent enfin des comptes… Peut-être, mais pour certains autres titres de la presse nigériane, le gouvernement n'est pas allé assez loin dans son approche. « L'administration Buhari ne lutte pas contre la corruption, mais combat les personnes corrompues », nuance le site économique Businessdayonline, qui résume le bilan de la lutte corruption de la façon suivante : « beaucoup de bruit », mais peu de changements institutionnels. L'agence anticorruption, poursuit-il, « est exemplaire en matière d'arrestations, mais plus faible en matière de condamnations ».
 
« Deux ans après le mandat de Buhari, l'EFCC n'a pas encore réussi à obtenir une seule condamnation devant les tribunaux », précise le site d'infos The Tide. Une critique largement relayée, au point que le président Buhari reconnaissait lui-même en décembre 2016 sa difficulté à réformer le secteur judiciaire. « Jusqu'à présent, les cas de corruption signalés par le gouvernement ne progressent pas aussi rapidement qu'ils le devraient », admettait-il. Et de déplorer que « lorsque les accusations de corruption ne sont pas traduites en justice, on donne cette impression négative selon laquelle le crime paie ».
 
La lutte anticorruption, un instrument au service du pouvoir ?
 
Autre critique, qui résiste à l'arrestation en avril de deux hauts fonctionnaires pour des faits de corruption (le patron du renseignement Ayo Oke et le secrétaire général du gouvernement David Babachir Lawal) : l'agence anticorruption ne viserait que des membres de l'opposition et serait donc instrumentalisée à des fins politiques.
 
« À l'heure actuelle, on dénombre 15 anciens gouverneurs à l'Assemblée nationale qui ont remporté des élections tout en étant visés par de multiples accusations de corruption », affirme The Premium Times. Selon le site d'info nigérian, même les citoyens galvanisés par l'arrivée au pouvoir de Buhari, et notamment sa base électorale, dans le nord du pays, affichent la déception. Ceux qui l'ont soutenu « attendaient avec impatience une répétition des conséquences du coup d'État de décembre 1983 (qui avait porté Buhari au pouvoir durant deux ans, NDLR) lorsque responsables politiques (corrompus) avaient été immédiatement arrêtés, jugés, et envoyés en prison. (…) Mais aujourd'hui, on entend les cris d'insatisfaction venant de l'opposition et même de ses admirateurs opprimés », rapporte-t-il. Et de souligner le mécontentement engendré aussi, dans le nord du pays, par « des cas de brutalité policière et militaire contre des civils innocents ». Il cite enfin un rapport de l'organisation SBM Intelligence, selon lequel Muhammadu Buhari n'aurait réalisé que 4 des 171 promesses faites par son parti lors des élections de 2015.
 
Les lanceurs d'alerte encouragés
 
Parmi ces réalisations, il y en a une, toutefois, qui paraît suffisamment rare pour être soulignée : l'élaboration de politiques publiques pour protéger les lanceurs d'alerte. Des mesures qui encouragent les citoyens à dénoncer des détournements d'argent, en leur garantissant l'anonymat et en leur offrant entre 2,5 et 5 % des fonds recouvrés par l'État. Un premier versement vient d'ailleurs d'avoir lieu.
 
Une façon, certes, de renflouer les caisses publiques – le Nigeria est entré en récession en août 2016 –, mais qui peut participer aussi, d'une nouvelle perception de la corruption. En attendant, on s'amuse de voir les vocations que cette mesure pourrait faire naître… Une source d'inspiration pour le dessinateur du site The Daily Trust.
 

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