Le défenseur a traité son entraîneur Laurent Blanc de "fiotte". Si son licenciement peut sembler évident, le club ne devrait pas prendre cette décision.

 

Serge Aurier peut dormir sur ses deux oreilles. Si pour un salarié lambda, l'insulte envers son supérieur hiérarchique peut souvent terminer par un licenciement, le défenseur ivoirien du Paris-Saint-Germain va sans doute éviter cette sanction. Pour l'heure, il a été suspendu à titre conservatoire par le club, et va être privé de sa « prime d'éthique » de 160 000 euros . Selon Infosport +, il pourrait même être suspendu jusqu'à la fin de saison. Dans une vidéo sur l'application Périscope, Serge Aurier a notamment insulté son entraîneur de « fiotte», ainsi que certains de ses coéquipiers. Les excuses présentées risquent de ne pas suffire.

Le club de la capitale ne devrait pas aller plus loin dans les sanctions contre son défenseur. L'explication est toute simple, la valeur du joueur. Considéré comme un très bon élément, voire par certains comme le meilleur défenseur droit d'Europe, Serge Aurier, 23 ans, est un joueur d'avenir. Selon le site anglais transfermarkt, Serge Aurier est évalué à près de 15 millions d'euros, et 12,5 millions pour le Centre International d'Etude du Sport (CIES), qui reposent leurs évaluations sur des algorithmes mis en place par des chercheurs, se basant sur les transferts existants.

 

Un sacrifice financier et sportif

 

Mais un transfert de Serge Aurier se négocierait à un montant bien plus élevé. Plusieurs clubs réputés (FC Barcelone, Manchester United) auraient l'Ivoirien dans leur viseur, ce qui ferait rapidement grimper les enchères. Financièrement, licencier Serge Aurier reviendrait, pour le PSG, à jeter par la fenêtre au moins 20 millions d'euros. Si le club de la capitale n'a pas de problèmes financiers depuis l'arrivée des Qataris, on imagine tout de même mal un tel sacrifice financier.

Les arguments à un maintien d'Aurier au PSG ne sont pas uniquement financiers. Sportivement, licencier le joueur reviendrait à se séparer d'une pièce maîtresse de l'équipe, qui a repoussé la concurrence qui lui a été proposée depuis son arrivée. Si le PSG laissait libre Serge Aurier, cela permettrait également à un concurrent de se renforcer sérieusement. Une hypothèse peu probable donc, alors que les propriétaires qataris rêvent de voir le PSG remporter la plus prestigieuse des compétitions européennes, la Ligue des Champions.

 

Un seul licenciement depuis 1973

 

Enfin, le Paris-Saint-Germain arrive à un tournant de sa saison. Mardi, il défiera Chelsea en 8e de finale aller de la coupe d'Europe. Avant le match retour le 9 mars, le Paris-saint Germain va enchaîner les rencontres. On imagine mal le club se séparer d'un joueur et risquer de se retrouver dépourvu au poste de défenseur droit en cas de blessure de son remplaçant, alors qu'il reste un minimum de 13 matchs à jouer d'ici à la fin de saison, sans compter sur une éventuelle qualification en coupe d'Europe et en Coupe de France.

L'histoire ne plaide pas non plus en faveur d'un licenciement de Serge Aurier. Depuis l'instauration de la Charte du football professionnel en 1973, un seul cas a été recensé. Il s'agissait de Vikash Dhorasso, en octobre 2006, licencié pour avoir critiqué son entraîneur de l'époque, Guy Lacombe. Le joueur évoluait alors sous le maillot du Paris-Saint-Germain…