Lundi soir, les quatre réseaux internet dont dispose la Corée du Nord – les Etats-Unis en comptent 150.000 – sont restés déconnectés pendant neuf heures et 31 minutes. Si les raisons possibles de cette panne sont multiples, le lien entre celle-ci et le piratage de Sony imputé à Pyongyang semble plausible pour la plupart des analystes, notamment en raison de la menace de Barack Obama de "répondre" à l'attaque de Sony. Mais comment celle-ci a-t-elle été possible face à un réseau internet nord-coréen peu relié au reste du réseau mondial ? Et pourquoi viser une nation quasi handicapée du net ?
Le réseau internet nord-coréen dépend de seulement quatre nœuds, quand les Etats-Unis en comptent 150.000. Un réseau à la fois techniquement difficile d'accès mais finalement simple à mettre en difficulté, comme l'explique Jean-François Beuze, expert en cybersécurité. "En France, et plus généralement en Europe, une telle paralysie est très peu probable car il y a tellement de points d'entrée d'internet qu'on peut basculer de l'un à l'autre très facilement. Le fait de n'avoir que 4 nœuds facilite les attaques", estime le président de Sifaris. "Il existe même une possibilité pour que les autorités nord-coréennes constatent leur incapacité à absorber ce type d'attaque et décident de couper le réseau", souligne-t-il. Il ajoute :
En outre la Corée du Nord, l'un des régimes les plus répressifs au monde, dispose d'une sorte d'intranet extrêmement surveillé qui, lui, n'a visiblement pas été touché par l'attaque.
Enfin, seuls 1 million de nord-coréens disposent d'un accès à internet sur une population d'environ 25 millions, essentiellement via les smartphones. Une goutte d'eau, même si le chiffre s'est accru ces dernières années. Cette attaque n'a donc pas concerné grand monde. "Il y a un contrôle étroit de l'outil informatique dans le pays", raconte Jean-François Beuze. "La zone tampon de 25 kilomètres qui sépare la Chine de la Corée du Nord est par exemple très surveillée afin d'empêcher toute connexion au réseau mobile chinois. Avec la menace d'une condamnation à une amende et de la prison ferme en cas de flagrant délit", explique l'expert.
Pourtant, la Corée du Nord n'est pas une nation déconnectée. En mars 2012, Reporter sans frontières classait le pays parmi les plus dangereux ennemis d'internet. Et pour cause : comme le soulignait alors l'ONG, "le régime s’est doté d’une armée de hackers, chargée de destruction de sites et d’espionnage. Ceux-ci sont notamment formés au Mirim Collège, véritable centre de formation de hackers, ultra sécurisé et secret". L'arrivée au pouvoir de Kim Jong-un, dont une partie de la formation s'est faite à l'étranger, avait également coïncidé avec la mise en place d'un programme de développement de nouvelles technologies qui figurait dans les objectifs de l'"Editorial de la nouvelle année".
Une force tout à fait capable d'attaquer des entreprises, et notammentSony. "Les Etats-Unis ont donc peut-être voulu montrer qu'ils pouvaient répondre", explique Jean-François Beuze.
Plusieurs questions se posent quant au rôle de la Chine. Tout le routage nord-coréen passe en effet par l'opérateur China Netcom, filiale de China Unicom. La Chine est donc un acteur incontournable lorsqu'on parle de l'internet nord-coréen. "Les 4 nœuds qui contrôlent les flux nord-coréens sont placés en Chine et l'accès internet par satellite se fait lui-aussi via des satellites chinois mis à disposition via des contrats commerciaux entre les deux pays", explique Jean-François Beuze qui souligne "une situation paradoxale". Washington a en effet enjoint la Chine, le plus proche allié dePyongyang, de maîtriser les activités de piratage informatique conduites depuis la Corée du Nord. Le chef de la diplomatie américaine John Kerry s'est entretenu à ce sujet ce week-end avec son homologue chinois Wang Yi.
"Cela, alors même que Barack Obama accusait l'année dernière la Chine d'être un Etat qui lançait des cyber-attaques contre les entreprises américaines et tandis que, il y a une semaine ou deux, les Etats-Unis expulsaient des ressortissants chinois accusés d'espionnage et de cyber attaque", souligne l'expert qui précise : "la Chine sait pertinemment qui a fait quoi ces derniers jours dans ces attaques".
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