La fièvre hémorragique Ebola a dépassé la barre des 10 000 cas, avec 4922 morts, selon le dernier bilan publié samedi par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon le bilan établi au 23 octobre, 10 141 cas ont été déclarés dans huit pays depuis le début de l’épidémie. L’OMS divise en deux groupes les pays touchés, distinguant les pays les plus gravement atteints (Guinée, Liberia, Sierra Leone) et ceux ayant dénombré un ou quelques cas (Mali, Nigeria, Sénégal, Espagne et États-Unis). 

cas d’Ebola, 4665 personnes ayant été touchées par la maladie, qui a fait 2705 morts. En Sierra Leone, tous les districts ont été concernés, avec 3896 cas et 1281 décès. En Guinée, le bilan est de 1553 cas pour 926 morts. Le Mali, jusqu’ici épargné, vient de connaître son premier cas, mortel, une fillette de deux ans qui revenait de Guinée où elle s’était rendue avec sa grand-mère. Elle est décédée vendredi.

Parmi le personnel de santé, 450 personnes ont été infectées par le virus depuis le début de l’épidémie, dont 228 au Liberia et 127 en Sierra Leone. Au 23 octobre, 244 d’entre eux ont succombé à la maladie.

MOBILISATION SANITAIRE AU MALI

Aux Etats-Unis, les gouverneurs des Etats de New York et du New Jersey ont ordonné vendredi une mise en quarantaine obligatoire pour les voyageurs ayant eu des contacts avec des malades d’Ebola en Afrique de l’Ouest, après un premier cas confirmé chez un médecin à New York. De son côté, le président malien a promis samedi de tout faire pour éviter une propagation d’Ebola dans son pays. La fillette, premier cas recensé sur le territoire national, est décédée après avoir été en contact avec de nombreuses personnes au cours d’un long périple en car. 

Plus de 50 personnes ont été placées en quarantaine au Mali, dont une dizaine dans la capitale, Bamako. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé de son côté avoir acheminé vendredi soir au Mali pour le compte de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) une tonne de matériel à la suite de l’annonce de ce premier cas. La Mauritanie, frontalière du Mali, a quant à elle renforcé les contrôles à la frontière commune aux deux pays, et dépêché des équipes médicales et administratives sur place pour empêcher toute infiltration d'un cas suspect.  La Mauritanie ne compte aucun malade d'Ebola, mais «tout le monde doit s’armer de vigilance extrême face au danger», a déclaré le ministre de la Santé mauritanien, Ahmedou Ould Jelvoune.

PREMIER CAS À NEW YORK

En Côte d’Ivoire, limitrophe de la Guinée et de la Sierra Leone, mais parvenue jusqu’à présent à échapper à la contamination, un aide-soignant guinéen potentiellement contaminé qui serait entré clandestinement dans le pays était activement recherché. Des tests sur des vaccins seront menés si possible en décembre dans les trois pays africains les plus touchés (Liberia, Guinée, Sierra Leone), a annoncé à Genève le Dr Marie-Paule Kieny, directrice générale adjointe de l’OMS. S’ils sont concluants, des centaines de milliers de doses de vaccins pourraient être envoyées en Afrique occidentale d’ici à la fin du 1er semestre 2015, a précisé le Dr Kieny au cours d’une conférence de presse. Des tests sont en cours aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et au Mali, et d’autres doivent commencer prochainement en Suisse et en Allemagne, a-t-elle ajouté.

Les deux infirmières infectées au Texas ont été déclarées guéries, mais le maire de New York, Bill de Blasio, a annoncé le premier cas d’Ebola dans la mégapole, un médecin récemment revenu de Guinée, où il travaillait avec Médecins sans Frontières (MSF) et avait soigné des malades d’Ebola. Cette annonce a entraîné une mise en quarantaine obligatoire dans les Etats de New York et du New Jersey pour les voyageurs ayant eu des contacts avec des malades d’Ebola en Afrique de l’Ouest, une disposition qui va plus loin que les consignes fédérales. «Une mise en quarantaine volontaire n’est pas suffisante», a expliqué le gouverneur de New York Andrew Cuomo. «C’est un problème de santé publique trop grave», a-t-il ajouté dans une conférence de presse.