Sous la médiation de trois présidents africains, un accord a été conclu avec le lieutenant-colonel Zida pour la tenue prochaine d'élections à l'issue d'une transition d'un an.
Les véhicules blindés et les kalachnikovs ont disparu des carrefours de Ouagadougou. La capitale du Burkina Faso reprend vie, doucement, après six jours de heurts et de peur. La foule semblait totalement se désintéresser du ballet de politiques et de diplomates qui se pressaient pour tenter de trouver une solution au coup d'État qui se dessine. Dans les heures qui ont suivi la chute brutale de Blaise Compaoré, l'armée et le lieutenant-colonel Zida se sont emparés du pouvoir pour, officiellement, éviter le chaos. Mercredi, une délégation, conduite par les présidents du Sénégal, Macky Sall, du Ghana, John Dramani Mahama, et du Nigeria, Goodluck Jonathan, était à Ouagadougou pour trouver cette solution dans un pays où les militaires n'ont jamais lâché le pouvoir, depuis le premier putsch de 1966. «Il faut agir vite car le temps profite aux officiers», affirmait-on dans l'entourage de Macky Sall.
Selon un communiqué publié mercredi soir, partis politiques, société civile et dirigeants religieux et traditionnels ont convenu de la nécessité de former «un gouvernement de transition pour une période d'un an» et d'organiser «des élections présidentielles et législatives d'ici à novembre 2015». Les parties prenantes ne se sont toutefois pas mises d'accord sur le nom du chef de cette transition. «Trouver le nom de personnes capables de diriger cette transition et de faire l'unanimité de tous ces gens est loin d'être simple», souligne un diplomate africain. D'autant que les acteurs entretiennent volontiers le flou sur leurs intentions. À commencer par l'armée.
Le lieutenant-colonel Zida, président proclamé par ses pairs vendredi, a certes déclaré dès lundi sa volonté de remettre le pouvoir aux civils et se conformer à «l'ordre constitutionnel». Mais sans autres détails. «Nous attendons depuis deux jours qu'ils nous remettent leur plan», déclare Zéphirin Diabré, le leader de l'opposition. Isaac Zida, jour après jour, se pare de tous les signes extérieurs du pouvoir, du titre de président au long cortège de voitures, allant même jusqu'à organiser une cérémonie pour débaptiser l'hôpital Blaise Compaoré. «Les militaires ont eu une envie de conserver les rênes. Mais ils ont compris que les pressions internationales étaient trop fortes aujourd'hui, ils se battent donc pour conserver la plus grande influence possible», assure un diplomate. Un haut responsable de l'ancien gouvernement est moins optimiste: «Ils ne partiront que contraints. S'ils ont une opportunité de rester en place, les militaires la saisiront, notamment en profitant des divisions et des faiblesses du camp adverse.»
Au sein de l'opposition politique, unie au sein du CFOP (chef de file de l'opposition), des tensions apparaissent. L'objectif commun de la chute de Blaise Compaoré atteint, les ambitions surgissent. «Il y a des difficultés à désigner des responsables pour diriger la transition pour des raisons d'ego, car tout le monde pense à l'avenir», regrette Éric Kanda, un dirigeant d'association. Pour Roch Marc Kaboré, un des chefs du CFOP, «le problème de personne n'existe pas». Zéphirin Diabré s'agace de cette question: «Tout le monde veut aller trop vite ; exige un nom. Mais il faut du temps.»
Le CFOP ne peut trop critiquer les militaires, accusés de vouloir «faire du Compaoré sans Compaoré», au risque de se brûler les ailes. Roch Marc Kaboré, ancien ministre, n'a quitté le parti de Compaoré, qu'il a longtemps dirigé, que depuis dix mois. Zéphirin Diabré était ministre des Finances jusqu'en 2006. Salif Diallo, autre opposant et ancien ministre, le reconnaît: «Nous avons tous travaillé avec Blaise.» Un passé qui rend les relations avec la jeune base, désireuse d'une rupture, parfois délicates.
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