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Après le rebond, ce qui attend François Hollande


Après le rebond, ce qui attend François Hollande
| PHOTO: NICOLAS TUCAT/AFP

Si la cote de popularité de François Hollande a bondi de 21 points, Yves-Marie Cann avertit que cette remontée dans les sondages ne perdurera que si l'exécutif transforme les paroles en actes.

 

Près de deux semaines après la série d'attentats qui ont touché la France, François Hollande enregistre un bond de popularité historique de 21 points dans le baromètre IFOP-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio publié lundi 19 janvier. Comment expliquez-vous cette progression? François Hollande tire-t-il simplement les bénéfices de sa gestion de la crise ou bénéficie-t-il également d'un réflexe d'unité nationale?

Les premières enquêtes d'opinion réalisées après les attentats et les marches républicaines attestent effectivement d'un net regain de la popularité de l'exécutif, plus particulièrement du Président de la République. Plusieurs éléments permettent d'expliquer les chiffres auxquels vous faites référence. Tout d'abord, il convient de les resituer dans leur contexte: l'exceptionnelle gravité des événements survenus du 7 au 9 janvier et l'extraordinaire élan d'unité nationale qui s'en est suivi ont profondément marqué les esprits et relégué au second plan les enjeux socioéconomiques habituellement au cœur des critiques adressées à l'exécutif par les Français.

 

 

 

 

Surtout, face à la gravité de la situation, les Français estiment que le Président de la République a été à la hauteur: dans un sondage réalisé par l'Institut CSA les 13 et 14 janvier pour BFMTV, 88% des personnes interrogées estimaient que François Hollande avait bien géré la période qui a suivi les attentats de Charlie Hebdo et de la Porte de Vincennes. Un tel jugement, quasi-unanime, a forcément une traduction dans les baromètres de popularité de l'exécutif. Toutefois, ce regain de popularité ne modifie pas pour autant en profondeur l'image du chef de l'Etat. Ainsi dans notre sondage pour BFMTV, si pour 30% des Français l'attitude de François Hollande a modifié l'image qu'ils se font de lui en bien, pour près de sept Français sur dix (67%) cela n'a eu aucun effet sur l'image du Président de la République.

Après le 11 septembre 2001, 90 % des Américains interrogés soutenaient Bush. Le phénomène est-il comparable?

En soi, ce type de progression n'est pas inédit mais il reste exceptionnel. Plusieurs précédents, que ce soit en France ou à l'international existent. Au cours des vingt à trente dernières années, les prédécesseurs de François Hollande ont eux aussi connu de net rebonds de leur popularité suite à des événements majeurs, quoique souvent de natures différentes. Le premier exemple qui me vient à l'esprit est celui de François Mitterrand à l'occasion de la première guerre du Golfe. Alors qu'il enregistrait une cote de confiance de 54% en juillet-août 1990, l'ancien chef de l'État a atteint des sommets avec l'engagement de la France dans le conflit aux côtés des américains: 64% en octobre 1990, et jusqu'à 65% en février 1991 selon les données de la Sofres. Plus récemment, les prises de position de la France face à la communauté internationale avant le déclenchement de la guerre d'Irak en 2003 avaient elles aussi bénéficié à l'exécutif en place: après de le discours de Dominique de Villepin prononcé à l'ONU le 14 février 2003, la cote de confiance de Jacques Chirac comme Président de la République avait augmenté de 11 points, passant de 64% à 75%, soit son plus haut niveau jamais atteint en 12 ans de mandat (données Institut CSA).

 

 

 

 

Il faut toutefois faire preuve de prudence dans les comparaisons, compte-tenu de la nature différente des événements que nous avons connus du 7 au 9 janvier. Aussi, l'exemple américain après le 11 septembre 2001 auquel vous faite référence est sans doute plus pertinent, même si là aussi la prudence est de mise compte tenu de la dimension culturelle inhérente aux résultats. Il n'empêche, les chiffres enregistrés pour François Hollande comme ceux de George W. Bush en 2001, sont tous deux portés par le choc émotionnel provoqué par les attaques terroristes et traduisent l'élan d'unité nationale qui s'en est suivi. Je doute toutefois que les réponses à apporter aujourd'hui en France soient de même nature que celles adoptées par le Congrès américain après les événements du 11 septembre.

A contrario, après les tueries perpétrées par Mohamed Merah, Nicolas Sarkozy n'avait pas progressé dans les sondages. Comment analysez-vous ce décalage?

Effectivement, les tueries perpétrées par Mohamed Merah à Toulouse et Montauban n'ont eu aucun effet visible dans notre Observatoire politique mensuel réalisé avec Les Echos: de mars à avril 2012, la cote de confiance de Nicolas Sarkozy s'avère quasiment stable, passant de 38% à 39%. En dépit de l'émotion suscitée par ces événements et de l'unité dont avaient su faire preuve grand nombre de responsables politiques, notamment lors de la cérémonie organisée à Toulouse, le 19 mars 2012.

 

 

 

 

Deux facteurs doivent au moins être pris en compte pour expliquer ce décalage. D'abord, ces événements doivent être appréhendés dans un contexte particulier, celui de la campagne pour l'élection présidentielle. Nous savons d'expérience que cette période est marquée par une nette réactivation des clivages politiques au sein de la population, ce qui contribue à limiter toute éventuelle progression de la popularité du chef de l'État en exercice, a fortiori lorsque celui-ci est engagé dans cette campagne pour un nouveau mandat. Il faut aussi relever que les Français ont eu beaucoup de difficultés à comprendre clairement ces événements. Les études que nous réalisées dans les mois qui ont suivi les attaques terroristes, ont mis en avant une confusion dans les grilles de lecture de l'opinion. Avec l'attaque contre Charlie Hebdo, la lecture des événements est limpide et instantanée pour le grand public on s'est attaqué à la liberté d'expression donc à un pilier de la République, ce qui est fédérateur. L'attentat contre la prise d'otage à l'HyperCasher de la Porte de Vincennes vient ensuite renforcer une émotion déjà vive.

Ce regain de popularité de François Hollande peut-il durer ou les enjeux économiques et sociaux vont-ils reprendre le dessus?

Les événements de début janvier n'effacent en rien la réalité qui prévalait jusqu'alors en France, à savoir un contexte économique et social anxiogène, d'autant plus vivement ressenti que l'exécutif ne peut se prévaloir de résultats en la matière, notamment sur le front de la lutte contre le chômage. Passé le temps de l'émotion collective, cette réalité reprendra inévitablement le dessus. A la différence près que s'ajoutera à ceci les questions que se posent désormais les Français sur l'efficacité de nos dispositifs de lutte non seulement contre la menace terroriste mais aussi contre la montée de l'Islam radical. Tout comme le risque zéro n'existe pas en matière de lutte contre le terrorisme, nulle baguette magique à disposition de ceux qui nous gouvernent ou aspirent à le faire. Il faut le reconnaître. Toutefois, ces événements et l'unité affichée par les Français placent nos responsables politiques, au premier rang desquels l'exécutif, face à leurs responsabilités.

 

 

 

 

L'évolution de la popularité de l'exécutif dépendra donc pour beaucoup de son attitude au cours des prochaines semaines et de la réponse qui sera apportée par le chef de l'État et son Premier ministre aux enjeux auxquels se trouve confronté notre pays. La posture et les prises de parole ont bien entendu leur importance mais il faudra aussi des actes, démontrer le bien-fondé des mesures engagées et apporter la preuve de leur efficacité. Plus que jamais, nos responsables politique doivent se positionner sur trois fronts à la fois, trois insécurités: l'insécurité physique avec notamment une réévaluation des moyens mis à disposition des forces de l'ordre et de renseignement, l'insécurité économique et sociale, et enfin l'insécurité culturelle avec notamment une interrogation sur la place et l'organisation de l'Islam en France. En matière d'insécurité culturelle, il est important qu'un consensus se dégage sur l'état de notre société, les fractures qui la traversent, les points de tensions qui minent aujourd'hui notre contrat social et donc le «vivre ensemble».

La droite, traditionnellement plus à l'aise avec les questions d'ordre et d'autorité, n'en profite pas. Comment expliquez-vous ce paradoxe?

 

Ce paradoxe n'est sans doute qu'apparent et ne présage en rien de l'avenir. Les gains de popularité observés en faveur de l'exécutif doivent beaucoup à la proximité des enquêtes auxquelles nous faisons référence avec les événements de début janvier. Cette proximité temporelle induit en effet un avantage à ceux qui sont en responsabilité, les Français jugeant sur les actes. La question est donc de savoir combien de temps cette dynamique observée en faveur de l'exécutif durera, dès lors que le débat se focalise sur les mesures à mettre en œuvre. Sur ce point, la droite bénéficie probablement d'un avantage. Elle devra toutefois éviter le piège de la surenchère qui pourrait être particulièrement mal interprétée dans un contexte où beaucoup de Français attendent de leurs responsables politiques qu'ils privilégient avant tout l'intérêt national aux intérêts partisans.


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