A l'appel des grandes associations de défense des droits civiques, des dizaines de milliers de manifestants étaient au rendez-vous, samedi 13 décembre dans les rues de Washington, de New York et d'autres villes américaines pour marcher contre les violences policières dont sont victimes les jeunes Noirs du pays. La marche est donc un succès, mais conduira-t-elle à des réformes profondes dans la manière dont les forces de l’ordre traitent les minorités ?
La « marche pour la justice pour tous » a été impressionnante : avec ses dizaines de milliers de participants dans tout le pays, elle a largement dépassé les espérances des organisateurs. La variété des protestataires était aussi encourageante, explique notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet : Blancs, Latinos, Asiatiques de tous les âges se sont joints aux Noirs pour réclamer des lois qui mettent fin au profilage racial et à la discrimination par les policiers.
A Washington, des familles d'anonymes
Arrestation arbitraires, délit de faciès, bavures policières, les histoires des jeunes Afro-Américains qui marchaient samedi à Washington pour mettre fin aux discriminations se ressemblent. « Eric Garner… Michael Brown… », les noms des récentes victimes des violences policières sont égrainés par un militant pour les droits civiques, rapporte notre envoyée spéciale dans la manifestation, Marie Bourreau. Dans la foule, des familles entières tiennent des panneaux avec des photos. Ce sont tous de jeunes hommes noirs et leurs cas n’ont pas été médiatisés. Kara Butler a perdu son fils Anton 28 ans, confondu avec un dealer de drogue.
« Au début, pendant l’enquête de police, ils nous ont dit (que les policiers responsables) n’étaient plus payés et qu’ils avaient été mis en congé de l’administration. Mais ils sont de retour. Et ils continuent de faire les mêmes choses. Cela ne s’arrête jamais », raconte Kara.
A côté d’elle, Pete, 55 ans, a fait le voyage depuis Philadelphie. Il est blanc et il a de la chance, dit-il : « Si cela avait été moi à la place d’Eric Garner, je serais toujours en vie aujourd’hui. Je le crois vraiment. La faute à ce système si inégalitaire. Cela n’aurait jamais dû arriver. C’est fou ! Il y a un racisme encore très fort dans ce pays. Il y a 50 ans, il y avait déjà eu une marche ici pour la justice et le droit au travail, et aujourd’hui on est toujours en train de se battre pour ça. Je ne peux pas le croire. C’est pourquoi je suis là aujourd’hui. »
25 000 personnes à New York selon la police
Même ambiance à New York, où une foule plus nombreuse qu’à Washington a répondu à l’appel des organisateurs de la marche. Ils étaient 25 000 selon la police, et 50 000 selon les organisateurs. Dans le cortège, beaucoup de jeunes Blancs encore, venus dire leur solidarité et dénoncer le racisme de la société américaine, rapporte notre correspondanteCharlotte Alix.
C’est l’une des marches les plus massives qu’ait connu New York ces dernières années, l’une des plus nécessaires aussi, explique Marc, venu avec ses enfants. « Je voulais qu’ils voient ce que ça signifie de lutter pour la justice aux Etats-Unis, particulièrement pour la justice raciale. Peut-être que nous aurons un nouveau mouvement pour les droits civiques. » Comme ce père de famille, Chris est blanc. Pour lui, le racisme institutionnel est un problème de société que la population blanche a trop longtemps ignoré. « Beaucoup de gens en ont après la police - et je suis en colère contre elle aussi -, mais s’il y a des gens que je veux secouer, ce sont les Blancs, qui ne réalisent pas qu’il y a un problème. Leur silence et leur manque d’engagement les rend complices de cette situation. »
La mixité du cortège n’a pu que donner du courage aux New-Yorkais noirs. « C’est ça, notre espoir : voir autant de gens, de toutes les couleurs de peau, de tous les âges, dire que c’est inacceptable, s'exclame Naishiva.Il n'y a pas que les Noirs qui le disent. Donc, ils ne vont pas avoir d’autre choix que de nous écouter. »
Pas de réformes de la justice dans un proche avenir
Des marches identiques à celle de Washington ont également eu lieu samedi dans plusieurs autres villes dont San Francisco, Los Angeles, Houston ou encore Boston. Les manifestants réclament aussi la mise en place de procureurs spéciaux pour enquêter dans des affaires comme celle de Ferguson ou de New York. Un élu qui se trouvait parmi les manifestants a bien promis que le Congrès allait agir, mais comme celui-ci va se retrouver entre les mains des républicains à partir de janvier 2015, il y a peu de chances que des réformes profondes soient adoptées rapidement. Et puis, avec l’arrivée des fêtes, le mouvement risque de s’essouffler, les Américains pensant plus à leur réveillon qu’aux troubles raciaux.
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