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REPORTAGE / A l’université de Dakar, bientôt des masters en grèves et des doctorats en émeutes


REPORTAGE / A l’université de Dakar, bientôt des masters en grèves et des doctorats en émeutes
Un étudiant de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) manifeste en avril 2013 contre l’augmentation des frais d’inscription. | PHOTO: Joe Penney/REUTERS
Les étudiants réclament le « master pour tous ». Les professeurs veulent être plus nombreux. Malgré les efforts du gouvernement, les grèves décalent les semestres.
 
Une pierre à la main, Ismaïla, un étudiant pourtant frêle d’une vingtaine d’années, avance vers les grilles de l’université de Dakar. Soudain, il accélère et lance son projectile, avant de déguerpir. C’est de justesse qu’il évite, à grandes enjambées, la bombe de gaz lacrymogène que lui a tiré, en retour, un policier de la brigade anti-émeutes.
 
Controverse autour du « master pour tous »
 
Nous sommes fin mai 2016, à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), la première du Sénégal, ouverte en 1959 à la veille de l’indépendance. Sur le fronton, on peut lire « Lux mea lex » (« la lumière est ma loi »), la devise du grand poète sénégalais Léopold Sédar Senghor (1906-2001), qui deviendra président quelques mois plus tard, pour vingt ans.
 
La devise des étudiants est un peu différente. C’est « le master pour tous » parce que, disent-ils, au Sénégal, on ne fait rien avec une licence. Le gouvernement, qui n’a pas les moyens d’engager des professeurs supplémentaires, ne veut pas en entendre parler : il n’existe aucun pays au monde, dit-il, où le master est ouvert à tous les étudiants.
 
Alors c’est la grève. Ou plutôt une émeute, pendant des jours et des jours, qui a ses rituels. Des pneus qui brûlent, des montagnes de déchets sur la rue pour obstruer le trafic, des réverbères arrachés, des abribus démontés, des vitrines cassées, des gaz lacrymogènes et des policiers qui poursuivent les étudiants sur le campus, jusque dans leurs chambres. Cela aussi est objet de controverse : au nom de la « franchise universitaire », les étudiants et le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur du Sénégal (Saes) voudraient faire respecter l’interdiction à la police de pénétrer sur le campus.
 
Tué à balles réelles
 
Les étudiants des autres universités du monde vont à la cantine, à la bibliothèque ou dans les auditoriums. Les étudiants de Dakar, eux, vont « au front ». C’est le terme qu’ils utilisent pour leurs coups de force permanents. « Au front » avec ses camarades pour que sa bourse soit payée, un certain Bassirou Faye y est mort, en août 2014, tué à balles réelles par les policiers qui, en raison de la fréquence des grèves, ont installé une présence continue devant l’université depuis le début des années 2000.
 
Il faut dire que l’UCAD est un chaudron : construite pour moins de 10 000 étudiants, elle a vu sa capacité augmentée à plus de 20 000, mais elle est actuellement fréquentée par… 85 000 étudiants.
 
CONSTRUITE POUR MOINS DE 10 000 ÉTUDIANTS, L’UNIVERSITÉ EN COMPTE AUJOURD’HUI 85 000
 
En ce mois de mai 2016, ce sont les étudiants en droit qui font grève pour « le master pour tous ». Les autres facultés ont mené le même combat en 2013 et en 2014 en réaction à l’alignement progressif du Sénégal sur les standards européens licence, master, doctorat (LMD). Les grèves marquent la vie de l’UCAD depuis des décennies, mais se sont emballées à la fin 2011, au moment où les mouvements citoyens comme Y en a marre se dressent contre le président Abdoulaye Wade qui veut briguer un nouveau mandat en mars 2012. Il sera finalement battu par Macky Sall, notamment grâce à la mobilisation étudiante.
 
Or malgré l’alternance, le génie de la grève n’est pas rentré dans sa bouteille. « Sans compter que les étudiants sont souvent ultra politisés, explique un connaisseur de l’UCAD. Beaucoup appartiennent à des partis et des organisations politiques qui, en retour, prennent en charge leurs frais de scolarité. »
 
Le plus déconcertant, c’est que ce mouvement de la Faculté des sciences juridiques et politiques du printemps 2016, qui aura duré quarante-cinq jours jusqu’au 10 juin, intervenait juste après une grève des professeurs, de janvier à mars.
 
Si bien qu’entre les grèves des uns et des autres, les semestres s’allongent et plus personne ne fait sa « rentrée » en même temps. En ce mois d’octobre 2016, les étudiants en droit entament le second semestre de l’année universitaire 2015-2016 au lieu de débuter l’année 2016-2017. Les étudiants en philosophie, eux, font leur rattrapage de fin d’année alors que le second semestre des étudiants d’écogestion, qui a repris début août, a été interrompu en septembre du fait des vacances scolaires.
 
Tout le monde accumule les retards, à part les sages et studieux étudiants en médecine. Ceux-là ont de quoi mener leurs travaux pratiques car, pendant les grèves des autres, l’infirmerie de l’université ne désemplit pas. « Nous recevons des blessés par cartouche de grenade ou des étudiants qui ont du mal à respirer parce qu’ils ont inhalé trop de gaz lacrymogènes », confie un infirmier.
 
Colère des professeurs
 
Les professeurs ne sont pas moins remontés que les étudiants. « Le taux d’encadrement est beaucoup trop faible, se plaint un professeur en droit public qui a souhaité garder l’anonymat. Il y a un enseignant pour plus de cent étudiants ici. » Et encore, ce professeur est optimiste. La faculté d’économie compte environ 150 professeurs pour 9 000 étudiants. Mais celle de droit, avec 18 000 étudiants, a moins de 100 professeurs.
 
« L’année dernière, j’ai dû encadrer quarante-cinq étudiants en master, en plus de mes cours de licence, poursuit notre interlocuteur. A l’UCAD, l’enseignant est un ouvrier, pas un chercheur ».
 
Et puis il y a les revendications sociales. Les professeurs sont parmi les mieux payés d’Afrique de l’Ouest, mais loin d’être satisfaits. « L’université doit prendre en charge les quatre cinquièmes des frais de santé des enseignants et de leur famille, gémit un autre, qui a aussi préféré rester anonyme. En réalité, quand on va à l’hôpital avec notre carte de l’UCAD, on doit payer la totalité des soins parce que l’université a trop d’arriérés de paiement vis-à-vis des hôpitaux. »
 
Efforts du gouvernement
 
Le gouvernement fait des efforts. Depuis cette grève, la prise en charge sanitaire est effective. Un enseignant de l’université Gaston-Berger de Saint-Louis a même pu envoyer son fils malade ainsi que sa femme au Maroc, aux frais de l’Etat. Cent postes ont été créés au sein de l’UCAD dont vingt à la faculté de droit et douze en économie et gestion. La réforme des titres des enseignants a été adoptée fin mars, donnant ainsi une base légale au statut des doctorants qui assurent désormais les travaux dirigés et les cours.
 
Les étudiants en droit, aussi, ont obtenu en partie gain de cause. Début juin, un comité de facilitation mandaté par le recteur s’est entretenu avec étudiants, administration et professeurs et a formulé des propositions visant à insérer 256 étudiants de licence dans des instituts universitaires pour leur permettre de faire des masters professionnels.
 
« Nous avons accepté cette proposition pour sauver l’année scolaire, déclare avec fermeté Mansour Ndiaye, président de l’Amicale des étudiants. Mais les autorités doivent comprendre qu’il n’est pas question que des étudiants titulaires d’une licence soient renvoyés du système universitaire », c’est-à-dire ne puissent pas continuer en master. »
 
L’Etat tente aussi d’aménager le campus. Deux grands amphithéâtres ont été rénovés récemment à la faculté de droit. Ils feront peut-être oublier que le chapiteau construit pour la durée des travaux était inadapté aux conditions d’enseignement. « Aucune ventilation n’a été aménagée. La chaleur était insupportable, aussi bien pour les professeurs que pour les étudiants. Certains tombaient même en syncope, se rappelle un professeur de droit. En plus, il n’y avait pas d’écritoire pour les étudiants, qui étaient obligés de prendre leurs notes cahier sur les genoux. » A la faculté de médecine, la construction d’un nouveau bâtiment a duré… huit ans. Il a été surnommé « l’ancien nouveau bâtiment ».
 
La vraie solution s’appelle « décongestionnement ». Sylla Sow, enseignant en droit public à l’UCAD :
 
« L’université doit s’adapter en termes de contenus et d’effectifs. Les salles de classe sont en déficit, tout comme les professeurs. Il faut une sélection rigoureuse dès le baccalauréat pour amener à des formations adaptées. Les étudiants doivent comprendre que l’enseignement supérieur n’est pas fait pour tout le monde. »
 
Pour décongestionner l’UCAD, donc, le Sénégal a ouvert des centres universitaires à Bambey, au centre du pays, à Zinguinchor, au Sud, et à Thiès, près de Dakar, en plus de Gaston-Berger, la deuxième université du pays, au nord, à Saint-Louis.
 
Des partenariats ont également été noués entre l’Etat et les écoles de formation de plus en plus nombreux dans le pays pour satisfaire aux besoins de l’enseignement supérieur. Et puis il y a les nouvelles technologies. « Chez nous, personne n’est laissé sur le carreau, dit Abou Kane, professeur d’économie. Ceux qui ne sont pas sélectionnés en master poursuivent leur formation en e-learning. »
 
 
La difficile adaptation sénégalaise à l’organisation LMD a tout de même des avantages. « Notre diplôme est reconnu à l’international, cela augmente le taux de réussite et, en plus, on peut faire des masters professionnels en parallèle à notre formation », explique Serigne Modou Babou, étudiant en cinquième année de médecine.
 
Reste que si terminer ses études au Sénégal est un combat, la vraie bataille commence juste après : trouver un emploi. Le taux de chômage, à Dakar, est de 14 % mais les diplômés représentent 60 % des chômeurs.
 

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